Au-delà de la dominance Th1-Th2

Si vous avez fait des recherches sur les solutions naturelles pour les maladies auto-immunes, il ne fait aucun doute que vous avez rencontré la théorie selon laquelle l’auto-immunité est causée par un déséquilibre du système immunitaire, plus précisément une dominance Th1-Th2. De nombreux partisans de cette hypothèse vendent commodément des produits appelés « modulateurs du système immunitaire » qui sont conçus pour rééquilibrer votre système immunitaire et guérir votre maladie. Cette hypothèse a de la valeur, mais regardons au-delà de la dominance Th1-Th2.

Les produits modulateurs du système immunitaire sont nés de l’hypothèse Th1-Th2 à la fin des années 1980, lorsque des scientifiques ont observé les modèles de cytokines des cellules T-helper chez les souris. La théorie a été adaptée au système immunitaire humain et a depuis été considérée comme parole d’évangile par de nombreux praticiens ainsi que par les fabricants de produits pharmaceutiques et de suppléments spécialisés dans la « modulation du système immunitaire ».

Les experts qui sont d’accord avec cette hypothèse diront que toute personne atteinte d’une « maladie » auto-immune est soit Th1, soit Th2 dominante. Cela signifie que si nous subissons une réponse auto-immune, nos cellules T auxiliaires envoient des signaux, spécifiquement des cytokines ou des interleukines, qui stimulent la prolifération et l’activité soit de trop de cellules T, soit de trop de cellules B.

Certains chercheurs théorisent que la suractivation de l’une ou l’autre des voies peut provoquer une attaque auto-immune et que la seule façon de régler le problème est d’atténuer la voie hyperactive et de stimuler la voie sous-active, pour rétablir l’équilibre entre les deux.

C’est pourquoi certains praticiens suggéreront à leurs patients atteints d’une maladie auto-immune de passer un test médical appelé panel de cytokines pour voir quelle partie du système immunitaire est devenue « hyperactive » ou « sous-active ». En mesurant les cytokines Th1, IL (Interluekin)-2, IL-3, IL-12 et le facteur de nécrose tumorale alpha (TNFa), on peut déterminer si l’activité des cellules T tueuses naturelles et cytotoxiques est trop importante. En mesurant les cytokines Th2 (IL-4, IL-5, IL-6, IL-10 et IL-13), ils peuvent déterminer si l’activité des cellules B est trop importante. Une fois qu’ils ont déterminé quelle voie est dominante, ils prescrivent des composés modulateurs du système immunitaire pour tenter de calmer la voie dominante et de stimuler la voie sous-active.

Si une partie du système immunitaire agit de manière excessive, alors il est logique de la calmer, n’est-ce pas ?

Eh bien, oui et non.

À condition de ne pas perdre la forêt pour les arbres ! La question de savoir pourquoi la voie Th1 ou Th2 est hyperactive doit encore être posée.

Par exemple, disons que vous avez été infecté par une infection bactérienne chronique, et que votre système immunitaire est monté en puissance pour la combattre. Disons que cela dure des années, comme dans le cas d’une infection furtive à mycoplasme, et que votre réponse Th1 est en état d’alerte mais ne parvient pas à tuer complètement l’infection. Pendant qu’elle essaie de l’éliminer, elle commence à attaquer les tissus sains. N’est-il pas logique de trouver quel agent pathogène pousse la voie Th1 à être en état d’alerte maximale et de le traiter en premier, ou au moins en même temps ?

De plus, de nouvelles études montrent qu’une activité défectueuse des cellules régulatrices T due à des déséquilibres du microbiote intestinal peut conduire à une surexpression des voies Th1 et Th2 entraînant des allergies et des réponses auto-immunes. Cette recherche établit un lien clair entre la santé de votre tube digestif et votre système immunitaire!1,2

Il est important de noter que tous les experts ne sont pas d’accord avec l’hypothèse Th1 vs Th2. Certains suggèrent que le système immunitaire humain présente rarement une voie dominante par rapport à l’autre. En fait, la plupart des personnes atteintes d’une maladie auto-immune passent d’une voie à l’autre, en fonction de ce qui les  » embête  » à ce moment-là.3

Le tableau ci-dessous présente les troubles qui, selon certains experts, sont liés à une voie dominante ou à l’autre:

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