Avec environ une femme indienne sur cinq souffrant du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), les médecins disent qu’il faut davantage sensibiliser à cette condition, en particulier parce qu’elle peut être contrôlée par un régime alimentaire approprié, de l’exercice et des changements de style de vie. L’un des principaux effets secondaires de ce trouble hormonal ? L’acné et la perte de cheveux. Ce sont d’ailleurs les premiers symptômes que présentent la plupart des patients. Nous avons demandé à un dermatologue et à un gynécologue de nous donner leur avis.
Comment le SOPK a-t-il un impact sur la peau et les cheveux ?
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une maladie dans laquelle les femmes produisent des quantités plus élevées que la normale d’hormones mâles ou androgènes. Cela se manifeste par de petits kystes sur les ovaires, qui perturbent les niveaux d’hormones et provoquent ensuite des règles irrégulières (ou retardées) en raison d’un déséquilibre de l’ovulation. Mais ce qui se voit à l’extérieur – acné, cheveux clairsemés et pilosité faciale excessive – est ce pour quoi les patients consultent généralement leur médecin en premier lieu.
« Le SOPK perturbe la texture de votre peau et de vos cheveux. Parce qu’il y a trop de testostérone dans le corps, il y a une augmentation de la production de sébum et de cellules de la peau, ce qui conduit à l’acné. L’acné induite par le SOPK se manifeste sur la mâchoire, les joues, le menton et le haut du cou », explique le Dr Gupta. L’acné hormonale est non seulement inconfortable, mais elle peut aussi être douloureuse, car les kystes et les nodules peuvent être durs et durables. « Dans certains cas, la texture de la peau devient sèche et on observe un assombrissement du cou et des aisselles », ajoute le Dr Mayur Das, consultant en obstétrique et gynécologie, Max Super Speciality Hospital, Delhi.
La croissance des cheveux est également déséquilibrée. « Le SOPK entraîne une croissance excessive des poils sur le visage, la poitrine ou le dos. C’est ce qu’on appelle l’hirsutisme, et c’est un symptôme très courant. Dans de nombreux cas, on observe une croissance plus épaisse des cheveux sur le visage et le corps, mais un amincissement des cheveux ou une perte de cheveux près de la ligne frontale », déclare le Dr Das. En raison d’une surabondance de testostérone ou d’androgène, les cheveux peuvent devenir fins ou cassants, et commencer à tomber sans être immédiatement remplacés.
Comment traiter les symptômes du SOPK
La cause sous-jacente est le déséquilibre hormonal, et son traitement comporte plusieurs facettes. Les médecins peuvent prescrire des contraceptifs oraux pour diminuer la production d’androgènes et réguler les œstrogènes, ou traiter chaque symptôme (comme la perte de cheveux ou l’acné extrême) séparément par des médicaments ou des produits topiques.
« Les médicaments contre l’acné en vente libre reposent généralement sur le peroxyde de benzoyle, l’acide salicylique et le soufre pour aider à traiter l’acné. Bien que ces ingrédients puissent aider en cas d’éruptions légères, ils ne sont généralement pas suffisants pour traiter l’acné hormonale », explique le Dr Gupta et ajoute que le traitement sur ordonnance isotrétinoïne (un type de rétinol) peut être nécessaire en cas d’acné kystique et d’acné sévère. « Le médecin peut également prescrire des antibiotiques et de la spironolactone qui aide à réduire les niveaux de testostérone – ce qui réduit alors l’acné. »
Ces mêmes médicaments sont utilisés pour réduire la perte de cheveux induite par la testostérone aussi, donc tout fonctionne en tandem. En outre, les médecins peuvent suggérer d’autres thérapies pour relancer la croissance des cheveux une fois le déséquilibre hormonal maîtrisé. Le PRP, la mésothérapie et Progenra aident à stimuler la croissance cellulaire dans le cuir chevelu – un complément important aux médicaments oraux.
Changements de mode de vie pour lutter contre l’acné et la perte de cheveux
Le Dr Gupta affirme qu’il est important de freiner l’inflammation pour réduire l’intensité des symptômes. « Incluez des légumes verts feuillus, des fruits de saison, des aliments riches en graisses, des noix et des graines. Adoptez un régime riche en nutriments avec des aliments complets, moins d’aliments raffinés et transformés, qui contiennent également beaucoup de conservateurs. Ne consommez pas d’aliments riches en glucides comme le riz blanc, les pommes de terre, les gâteaux et les chocolats au lait, et réduisez votre consommation de sucre pour constater une nette différence dans la texture de votre peau et de vos cheveux », dit-elle. La prise de poids et la résistance à l’insuline étant un autre sous-produit du SOPK, la réduction de ces marqueurs peut grandement contribuer à inverser le résultat final. L’exercice est également essentiel : il permet de réduire la glycémie et de prévenir les problèmes d’insuline. Réduire le stress par l’exercice, la méditation et d’autres formes de pleine conscience aide à traiter les microstress, qui aident à contrôler les niveaux de cortisol et de surrénales du corps aussi.
Les experts recommandent de compléter l’alimentation avec des acides oméga, du zinc et de la biotine pour faciliter la croissance des cheveux de l’intérieur. « Les inositols sont des glucides qui peuvent influencer la réponse de l’organisme à l’insuline, et lorsqu’ils sont pris sous forme de supplément, ils peuvent aider à améliorer les aspects métaboliques et reproductifs du SOPK », explique le Dr Gupta.
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