Le déplacement assisté par l’homme d’espèces au-delà de leur aire de répartition indigène facilite les interactions nouvelles entre les envahisseurs et les espèces indigènes qui peuvent déterminer si une espèce introduite devient envahissante et la nature de toute conséquence pour les communautés indigènes. L’évitement d’interactions coûteuses par la reconnaissance et l’évitement peut être compromis par la naïveté des espèces indigènes vis-à-vis des nouveaux envahisseurs et vice versa. Nous avons testé cette hypothèse en utilisant le lézard des murailles, Podarcis muralis, et les espèces de lézards indigènes avec lesquelles il peut maintenant interagir en Grande-Bretagne (lézard commun, Zootoca vivipara, lézard des sables, Lacerta agilis) et sur l’île de Vancouver (lézard des alligators du Nord, Elgaria coerulea) en explorant les réponses des espèces (coups de langue, comportement d’évitement) aux signaux olfactifs hétérospécifiques dans des expériences contrôlées. La réponse de P. muralis par un coup de langue dépendait de l’odeur des différentes espèces, avec un nombre significativement plus élevé de coups de langue dirigés vers l’odeur d’E. coerulea que vers les autres espèces et le contrôle. Cette reconnaissance n’a entraîné aucune autre réponse comportementale chez P. muralis (c’est-à-dire attraction, agression, évitement). Lacerta agilis a montré une forte réponse de reconnaissance à l’odeur de P. muralis, avec plus de coups de langue à proximité des stimuli traités que dans le contrôle et un comportement agressif dirigé vers la source de l’odeur. Inversement, Z. vivipara a passé moins de temps près des signaux olfactifs de P. muralis que le témoin, mais son taux de coups de langue était plus élevé vers cette odeur pendant ce temps réduit, ce qui correspond à une réponse d’évitement. Il n’y avait aucune preuve de reconnaissance de l’odeur de P. muralis par E. coerulea en termes de coups de langue ou de temps passé près des stimuli, bien que l’espèce indigène ait montré une préférence pour les refuges parfumés à P. muralis. Nos résultats suggèrent une réponse variable des espèces indigènes à l’odeur de P. muralis, allant d’une réponse d’évitement par Z. vivipara qui reflète les modèles d’exclusion observés sur le terrain à l’agression directe observée chez L. agilis et une réaction ambiguë de E. coerulea qui peut refléter une réponse diminuée à un indice avec un faible coût associé. Ces résultats ont des implications importantes pour le succès invasif et les impacts potentiels des populations introduites de P. muralis sur les lézards indigènes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.