Jean-Pierre Jeunet est un réalisateur autodidacte qui s’est très vite intéressé au cinéma, avec une prédilection pour un cinéma fantastique où la forme est aussi importante que le sujet. Il commence ainsi à réaliser des publicités télévisées et des clips vidéo (comme Julien Clerc en 1984). A la même époque, il rencontre le designer/dessinateur Marc Caro avec qui il réalise deux courts métrages d’animation : L’évasion (1978) et Le manège (1981), ce dernier remportant un César du meilleur court métrage. Après ces deux films à succès, Jeunet et Caro ont passé plus d’un an ensemble à réaliser chaque détail (scénario, costumes, conception de la production) de leur troisième court métrage : Le Bunker des derniers coups de feu (1981). Ce film combine science-fiction et heroic-fantasy dans une histoire visuellement délirante sur la paranoïa croissante des soldats piégés sous terre. Avec ce film, ils ont remporté plusieurs prix de festivals en France. (Ce film marque également leur première collaboration avec Gilles Adrien qui écrira plus tard l’histoire de leurs deux longs métrages avec eux). Par la suite, Jeunet réalise deux autres courts métrages sans l’aide de Caro : Pas de repos pour Billy Brakko (1984), puis Things I Like, Things I Don’t Like (1989) où l’on pouvait déjà voir Dominique Pinon qui sera un autre collaborateur régulier de Jeunet. Tous les courts métrages de Jeunet remportent de nombreux prix en France mais aussi à l’étranger et il obtient un second César avec Choses que j’aime, Choses que je n’aime pas (1989).

En 1991, Jeunet et Caro font leurs premiers pas dans un long métrage : Delicatessen (1991). Le succès est tel qu’il remporte 4 Césars dont ceux du meilleur nouveau(x) réalisateur(s) et du meilleur scénario. Pour ce film, Jeunet et Caro se partagent les responsabilités, le premier guidant les acteurs et le second coordonnant les éléments artistiques. Et Jeunet montre à nouveau son goût pour Dominique Pinon, bien sûr, mais aussi Rufus, Jean-Claude Dreyfus et Ticky Holgado qui apparaîtront à nouveau dans les prochains films de Jeunet, ou encore Maurice Lamy qui avait déjà un petit rôle dans Choses que j’aime, Choses que je n’aime pas (1989). Le succès de Delicatessen (1991) a même surpris Jeunet et Caro eux-mêmes mais ils en ont profité pour enfin réaliser leur projet vieux de presque 10 ans ! Ce projet a pris plus de 4 ans de plus pour être réalisé mais le film est énorme : La Cité des Enfants Perdus (1995) est un conte noir et est si novateur à cette période qu’ils ont dû créer de nouveaux logiciels pour les effets spéciaux (principalement réalisés par Pitof). Jeunet et Caro ont conservé les mêmes responsabilités que dans Delicatessen (1991) et le film a également réuni différentes compétences internationales : L’acteur américain Ron Perlman, l’acteur d’origine chilienne Daniel Emilfork, le directeur de la photographie iranien Darius Khondji (qui faisait déjà partie de l’équipe de Delicatessen (1991)), le compositeur américano-italien Angelo Badalamenti et le styliste français Jean-Paul Gaultier pour les costumes. Alors que le film était censé convenir aux enfants, certains l’ont jugé « sombre », ce à quoi Jeunet et Caro ont répondu qu’il n’était pas plus « sombre » que Pinocchio (1940) ou Bambi (1942).

Mais ces critiques n’ont pas empêché le film d’avoir du succès et lorsque le film leur a valu une attention supplémentaire, ce n’était qu’une question de temps avant qu’Hollywood ne les appelle. Ainsi, en 1997, Jeunet a quitté la France pour faire une carrière temporaire aux États-Unis pour le quatrième épisode de la série ‘Alien’ : Alien : Resurrection (1997). Marc Caro ne le suit qu’en tant que superviseur du design mais Jeunet emmène avec lui une « petite armée » de ses collaborateurs habituels (principalement français) : les acteurs Dominique Pinon et Ron Perlman, mais aussi Pitof, Darius Khondji ou le monteur Hervé Schneid, et pour la première fois Alain Carsoux qui sera plus tard responsable des effets spéciaux du prochain film de Jeunet. En 2000, après deux collaborations avec Caro et une avec les Américains, Jeunet revient en France afin de réaliser un film plus personnel, même si Guillaume Laurant a écrit l’histoire avec lui. Il a donc utilisé beaucoup de détails différents qu’il a écrits un peu partout au cours de sa vie (et a également recyclé des choses qu’il avait déjà faites, par exemple dans Choses que j’aime, Choses que je n’aime pas (1989)) et a tourné son histoire principalement dans la banlieue parisienne de Montmartre où il vit. Le résultat a été Amélie (2001), avec Audrey Tautou et Mathieu Kassovitz. Avec ce film, Jeunet a réalisé le plus grand succès mondial de l’histoire du cinéma français. Une véritable potion magique, qui a remporté d’innombrables récompenses dans le monde entier dont 4 Césars (Jeunet a donc remporté ses cinquième et sixième Césars !).

Jeunet a finalement décidé d’adapter le livre de Sébastien Japrisot, De très longues fiançailles(2004) pour lequel il a fait appel à nouveau à Audrey Tautou et Dominique Pinon, mais aussi à de nombreux autres acteurs français célèbres et à Jodie Foster. Il avait été l’un des budgets les plus importants de l’histoire du cinéma français et a finalement connu un bon succès international et de nombreuses nominations et récompenses.

– Mini biographie IMDb Par : Raph JULLIEN

Cinéma apparenté:

  • Amélie

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