C’est un défi pour tout musicien de répondre à la question » Alors, à quoi ressemble votre musique ? «
Pour que les lecteurs soient suffisamment curieux de votre musique pour arrêter de surfer, cliquer sur play et réellement écouter, il leur faut une incitation. C’est là que votre bio entre en jeu et l’élément crucial qu’elle doit inclure est une description de votre musique. Vos lecteurs veulent – et méritent – une esquisse compréhensible et convaincante de ce à quoi ressemble réellement votre musique, et non une suite d’adjectifs et de clichés.
Il est facile de prétendre que nous décrivons notre musique alors qu’en fait nous nous appuyons simplement sur des étiquettes générales comme post-moderne, avant-garde, néo-romantique ou atonal. Ces termes ne servent qu’à vous faire paraître, vous et votre musique, génériques et institutionnels – et à aliéner les lecteurs qui ne sont pas familiers avec ce jargon.
Il est également facile de tomber dans les termes analytiques : nous dire que vous employez un langage harmonique étendu et des polyrythmes. Mais encore une fois, cela n’aidera pas les civils à se connecter sur un plan humain et ne nous aidera pas à imaginer l’expérience d’entendre votre musique.
Et si vous écrivez simplement : » X est un compositeur qui a écrit pour voix solo, quatuor à cordes et vents de chambre « , votre lecteur n’a toujours pas la moindre idée de ce à quoi ressemble votre musique.
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe plusieurs façons de décrire votre musique et qu’il existe des outils pour faciliter l’écriture. Voici trois exemples de descriptions. Je les trouve distinctives et convaincantes : elles me donnent envie de cliquer sur » play » et d’écouter. Ce que j’aime aussi dans ces descriptions, c’est que chacune contient quelque chose de surprenant qui m’a fait m’asseoir et y prêter attention. Voyez ce que vous en pensez :
Annie Gosfield, que la BBC a appelé « A one woman Hadron collider » vit à New York et travaille sur les frontières entre musique notée et improvisée, sons électroniques et acoustiques, timbres raffinés et bruit. Elle compose pour d’autres et se produit avec son propre groupe, faisant voyager sa musique à travers les festivals, les usines, les clubs, les espaces artistiques et les salles de concert. Surnommée « Une star de la scène Downtown » par le magazine The New Yorker, sa musique est souvent inspirée par la beauté inhérente des sons trouvés, tels que les machines, les pianos détruits, les disques 78 tours déformés et les radios désaccordées.
Cela m’a fait chercher Hadron collider : c’est un accélérateur de particules. J’ai pensé, wow ! Les autres images et phrases qui m’ont rendu curieux de cliquer sur play étaient les frontières entre « son raffiné et bruit » et le fait de se produire dans « des festivals, des usines, des clubs, des espaces d’art et des salles de concert. » J’ai adoré que les salles de concert soient les dernières. Mais la fin a particulièrement piqué ma curiosité – que ses influences incluent « la beauté inhérente des sons trouvés, comme les machines, les pianos détruits, les disques 78 tours déformés et les radios désaccordées. »
Meredith Monk est une compositrice, chanteuse, directrice/chorégraphe et créatrice de nouveaux opéras, d’œuvres de théâtre musical, de films et d’installations. Reconnue comme l’une des artistes les plus uniques et les plus influentes de notre époque, elle est une pionnière de ce que l’on appelle aujourd’hui la » technique vocale étendue » et la » performance interdisciplinaire. » Monk crée des œuvres qui s’épanouissent à l’intersection de la musique et du mouvement, de l’image et de l’objet, de la lumière et du son, découvrant et tissant ensemble de nouveaux modes de perception. Son exploration révolutionnaire de la voix en tant qu’instrument, en tant que langage éloquent en soi, repousse les limites de la composition musicale, créant des paysages sonores qui déterrent des sentiments, des énergies et des souvenirs pour lesquels il n’y a pas de mots.
Voici l’étendue du travail de Meredith, une idée de sa position dans le domaine, puis une véritable description de ce que sa musique implique et de ce à quoi ressemble l’expérience – décrite d’une manière que les musiciens et les non-musiciens devraient trouver précise et convaincante. Note : elle emploie le mot très galvaudé « unique » mais dans ce contexte, et connaissant son travail, c’est très bien.
L’identité a toujours été au centre de la musique de Gabriela Lena Frank. Née à Berkeley, en Californie, d’une mère d’ascendance mixte péruvienne/chinoise et d’un père d’origine lituanienne/juive, Frank explore son héritage multiculturel avec le plus d’ardeur à travers ses compositions. Inspirée par les œuvres de Bela Bartók et Alberto Ginastera, Frank est en quelque sorte une anthropologue musicale. Elle a beaucoup voyagé en Amérique du Sud et ses pièces reflètent et réfractent ses études du folklore latino-américain, incorporant la poésie, la mythologie et les styles musicaux autochtones dans un cadre classique occidental qui lui est propre. Elle écrit des parties idiomatiques stimulantes pour les instrumentistes solistes, les chanteurs, les ensembles de chambre et les orchestres.
Ici, les informations sur les parents et le parcours de Gabriela sont absolument pertinentes car elle nous dit immédiatement ce qui est au cœur de toute sa musique : l’identité. Elle est « une sorte d’anthropologue musicale » et explique ses principales influences et comment elles ont joué dans son travail. J’ai une idée très précise de sa musique et, encore une fois, je suis obligé de l’écouter.
Questions pour vous aider à générer une description plus concrète et évocatrice de votre musique. Essayez une ou plusieurs d’entre elles et voyez ce que vos réponses génèrent.
Comment les auditeurs ont-ils décrit votre musique ? Qu’ont dit les gens après vos représentations ou à propos de vos enregistrements ? Pas le générique « c’était incroyable » mais les commentaires plus curieux sur ce que votre musique leur a fait penser ou voir. Pas ce que d’autres compositeurs ou professeurs ont dit, mais les membres du public et les interprètes. Ceux-ci peuvent vous donner des indices et un langage plus immédiats sur la façon dont les civils vivent votre musique.
Par quoi êtes-vous fasciné ou obsédé ? Y a-t-il des questions, des idées, des types de paysages sonores ou des domaines d’enquête que vous explorez dans votre musique ? Donnez aux lecteurs une idée de votre centre d’intérêt.
Que diriez-vous qui a été au cœur de votre travail ? Qu’est-ce que vous cherchez à atteindre ? Avez-vous le sens de la mission ?
Comment décririez-vous votre musique à une tante préférée, un non-musicien ? Indice : vous ne la prendriez pas de haut et vous n’utiliseriez pas de jargon technique. Et bien sûr, elle pourrait particulièrement apprécier de savoir ce qui vous fascine dans votre travail.
Si décrire votre travail dans son ensemble est trop intimidant, concentrez-vous plutôt sur un projet particulier et décrivez ses caractéristiques notables : l’instrumentation, la forme, ou l’occasion ou l’ensemble pour lequel il a été écrit. Un projet particulier peut servir de point d’entrée au lecteur pour se connecter à votre musique.
Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez ? Donnez-nous une raison de nous inscrire à votre newsletter et d’attendre avec impatience (et de contribuer) à vos prochains projets.
Pour une aide supplémentaire, envisagez de vous connecter et de travailler avec un coach, un mentor, un publiciste ou un journaliste. Vous pouvez également demander à vos fans et amis de vous envoyer une description en une phrase de l’une des œuvres que vous avez en ligne. Vous pouvez obtenir des résultats étonnamment évocateurs et utiles.
Évitez les clichés
Vous êtes un individu distinct et votre musique est le reflet de votre perspective singulière. Par conséquent, votre bio ne doit pas contenir les mêmes mots fatigués et les mêmes phrases éculées que l’on trouve dans les bios d’innombrables autres musiciens.
L’utilisation de clichés commence par un désir innocent de communiquer quelque chose d’authentique. Mais en cherchant les mots qui conviennent, on finit par s’emparer de la première chose la plus facile qui nous vient à l’esprit. Vous pouvez faire mieux. Creusez plus profondément.
À éviter
(n’hésitez pas à ajouter d’autres clichés à la liste au besoin #clichésRus)…
Passionné / passion
Rompre les limites
Défier les genres
Eclectique
Unique (qui ne l’est pas ?)
Voix distinctive
De sa génération
Émergente
En devenir
Intersection
Juxtapose
Visceral
S’efforce de
Renommée
Hautement estimée
Hautement (n’importe quoi)
S’établit rapidement comme une personne recherchée . …
Fortunée de
Accueillie par la critique
A étudié sous (sonne subalterne : utilisez « avec »)
Sous la tutelle de (trop obscure)
Engagée ou dédiée à, ou championne de… la musique de notre temps
L’un des plus…
Le prochain…
N’oubliez pas qu’à un moment donné, ces mots ou ces expressions n’étaient pas périmés et surutilisés – ils avaient un sens et pouvaient être utilisés efficacement. Mais une fois que tout le monde a commencé à les utiliser, ils sont devenus des expressions génériques et ressemblent maintenant à du « langage bio ».
Ne suivez pas le troupeau : le langage que vous voulez doit être frais et mémorable pour refléter ce qui vous est propre.
Pour être clair, les bios efficaces qui piquent l’intérêt, évitent les clichés et donnent envie de cliquer sur « play » ne sont pas faciles à trouver. Au cours de la rédaction de cette série d’articles, j’ai cherché pendant des heures pour trouver de bons exemples.
Au lieu de me décourager, cela m’a fait réfléchir : et si les musiciens se ralliaient à ce défi et amélioraient leurs bios – pensez à tous les nouveaux auditeurs et fans que nous pourrions attirer !
Vous voulez la suite ? Restez à l’écoute pour le dernier épisode des Clés pour écrire une meilleure bio.