Historique du cas

Une femme de 66 ans a été vue aux urgences avec une histoire de chutes récurrentes, d’incontinence urinaire et de confusion d’apparition récente. Elle marchait avec une démarche traînante à petits pas et son score au test mental abrégé était de 1 sur 10. Dix ans plus tôt, on avait découvert qu’elle souffrait d’hypothyroïdie primaire, avec une TSH de 12 mU/L (plage de référence : 0,3-4,2), et sous traitement par 100 μg de thyroxine par jour, la TSH était devenue normale. Un an avant le présent épisode, on a noté que sa TSH était tombée à 0,49 mU/L, ce qui, en l’absence de T4 libre, a été interprété comme suggérant qu’elle prenait une dose trop élevée de thyroxine. La dose a été réduite à 75 μg par jour et trois mois plus tard la TSH était de 1,26 mU/L. Cependant, six mois plus tard, la TSH était tombée à 0,2 mU/L et la dose de thyroxine a de nouveau été réduite, à 50 μg par jour.

Le scanner de sa tête a montré une hydrocéphalie et une grande lésion kystique dans la région de l’hypophyse. L’IRM a confirmé ces résultats (figure 1a,b). Son profil hormonal hypophysaire de base a montré une prolactine très élevée de 398 500 mU/L (5650). La TSH était maintenant élevée à 22,0 mU/L, avec une thyroxine libre de 9,6 pmol/L (9,0-26,0) ; elle n’avait pas pris de thyroxine depuis environ deux semaines en raison de sa confusion. Un examen plus approfondi a révélé une hormone folliculo-stimulante de 0,4 UI/mL, une hormone lutéinisante indétectable, une hormone de croissance de 0,3 UI/L avec un IGF-1 de 4,0 nmol/L (6,0-30,0) et un cortisol de 765 nmol/L. Ces résultats indiquent une hypopituitarite partielle. Ces résultats indiquaient un hypopituitarisme partiel. Les anticorps anti-peroxydase thyroïdienne étaient fortement positifs. Elle présentait une hémianopsie bitemporale à la périmétrie. Elle a été remise sous traitement substitutif par thyroxine.

Le drainage transcrânien de la lésion kystique intraventriculaire n’a pas amélioré son état clinique ni diminué l’hydrocéphalie (figure 1c). Elle a donc été mise sous cabergoline 500 μg deux fois par semaine, et au cours des neuf mois suivants, sa tumeur a diminué (figure 1d-f), ses champs visuels se sont améliorés et sa confusion s’est complètement résorbée, au point qu’elle a pu relire cet article.

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