Objet : L’anémie ferriprive peut être la première présentation d’un cancer du côlon du côté droit. Il y a une impression que parce que cette présentation n’est pas spécifique, elle peut être associée à un délai plus long entre la référence et le diagnostic par rapport aux patients présentant des symptômes de changement d’habitude intestinale et/ou de saignement rectal causés par un cancer colorectal plus distal. Cette étude a été conçue pour déterminer l’incidence des cancers du côlon chez les patients référés à l’hôpital pour une anémie ferriprive et pour déterminer quelle proportion de ces patients a été référée et diagnostiquée en urgence, conformément aux objectifs de temps d’attente pour le cancer.

Méthodes : Une étude rétrospective a été réalisée, incluant tous les patients référés à un hôpital général de district en 2003 dont les indices sanguins répondaient aux critères d’une anémie ferriprive significative tels que définis par les Referral Guidelines for Suspected Cancer publiées par le ministère de la Santé en 1999, qui définissait l’anémie ferriprive dans le critère « attente cible » comme une hémoglobine basse (<11 g/dl chez les hommes et < 10 g/dl chez les femmes ménopausées) avec un volume corpusculaire moyen < 78 fl et/ou une ferritine sérique < 12 ng/ml. Les patients atteints d’hémoglobinopathie ont été exclus. Le diagnostic sous-jacent atteint pour chaque patient a été déterminé en utilisant la CIM10 C18-21. L’examen des notes de cas a confirmé les diagnostics et a fourni des informations sur l’urgence de l’orientation et le délai de diagnostic.

Résultats : Sur 513 patients référés pour une anémie ferriprive en 2003, 142 (28 pour cent) répondaient aux critères d’éligibilité. Neuf (6,3 %) d’entre eux avaient un cancer du côlon, dont une (1,2 %) femme et huit (14 %) hommes. Huit des neuf cancers se situaient dans le côlon droit. D’autres patients atteints d’anémie ferriprive présentaient une maladie bénigne du tractus gastro-intestinal supérieur ou inférieur (n = 125) ou un cancer du tractus gastro-intestinal supérieur (n = 1). Chez sept patients, aucune cause n’a été trouvée. Sur les neuf patients souffrant d’anémie ferriprive dont on a découvert qu’ils avaient un cancer du côlon, cinq avaient été adressés en urgence et quatre en routine. Le délai moyen entre l’orientation et le diagnostic pour ces derniers était de 31 jours pour ceux orientés en urgence mais de 60 jours pour ceux orientés en routine.

Conclusions : Les hommes référés avec une anémie ferriprive ont un risque significatif d’avoir un cancer du côlon. Le risque semble plus faible chez les femmes ; cette différence entre les sexes a été observée dans d’autres études et des preuves supplémentaires devraient être recherchées avant de conseiller tout changement dans la pratique de référence.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.