Contexte et objectif : La cyclobenzaprine à libération immédiate (CIR) a montré son efficacité dans le traitement des spasmes musculaires associés à des affections musculo-squelettiques aiguës et douloureuses. Une formulation à libération prolongée de cyclobenzaprine (CER) a été mise au point pour soulager efficacement les spasmes musculaires en une prise quotidienne. L’objectif de cette étude était de comparer la pharmacocinétique de la CER et de la CIR.
Méthodes : Il s’agissait d’une étude monocentrique portant sur 18 jeunes adultes en bonne santé (âgés de 18 à 45 ans). Les volontaires sains ont été assignés à recevoir soit une dose unique de 30 mg de CER, soit trois doses de 10 mg de CIR les jours 1 et 15 (séparés par un lavage de 14 jours) dans une étude croisée ouverte à deux périodes. Les paramètres pharmacocinétiques ont été surveillés jusqu’à 168 heures après la dernière dose de chaque période ; les effets indésirables (EI) ont été surveillés pendant l’étude jusqu’à 3 semaines après la dernière dose du médicament à l’étude. La cyclobenzaprine a été administrée sous forme d’une dose orale unique de 30 mg de CER ou de trois doses orales de 10 mg de CIR administrées toutes les 8 heures pendant 24 heures. Les tests statistiques ont été effectués contre une hypothèse alternative bilatérale à un niveau de signification de 0,05 avec des limites d’équivalence de 80 % et 125 %. Les mesures comprenaient l’aire sous la courbe de la concentration plasmatique de cyclobenzaprine en fonction du temps (AUC) à 168 heures et à l’infini, la concentration plasmatique maximale de cyclobenzaprine (C(max)) et le temps jusqu’à l’observation de la C(max) (t(max)).
Résultats : Dix-huit sujets ont été randomisés et 17 ont terminé les deux périodes de l’étude. Le CER a présenté un profil de concentration en temps cohérent avec un seul pic, contrairement au profil pharmacocinétique du CIR, qui a présenté de multiples pics et creux sur la période de 24 heures. Le profil pharmacocinétique de l’URCE 30 mg était caractérisé par une phase d’absorption avec un t(max) médian d’environ 6 heures, comparé au pic initial du CIR (après la première dose) d’environ 4 heures. Les concentrations plasmatiques moyennes à 4 heures étaient comparables (12,1 ng/mL pour l’URCE ; 12,4 ng/mL pour le CIR). L’exposition systémique à la cyclobenzaprine (ASC et C(max)) était similaire dans les deux formulations. La C(max) pour CER 30 mg était de 19,2 ng/mL (t(max) médian = 6 heures) et pour CIR (après la troisième dose) était de 18,1 ng/mL (t(max) médian = 12 heures). Tous les EI étaient d’intensité légère ; l’EI le plus fréquent était la somnolence.
Conclusion : Le profil pharmacocinétique de CER en prise unique quotidienne reflétait le mode d’administration, fournissant une libération contrôlée de cyclobenzaprine avec des concentrations plasmatiques soutenues, contrairement au profil fluctuant de CIR. CER 30 mg une fois par jour et CIR 10 mg trois fois par jour ont entraîné des expositions systémiques comparables.